Daverio revient aux affaires
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- Publié le lundi 17 octobre 2016
Il n’a pas tenu plus de deux ans. À la tête de l’Office Mulhousien des sports, Gérard Credoz n’a pas souhaité se représenter lundi soir lors des élections pour un nouveau mandat de quatre ans. Et pour cause. L’OMS a perdu quasiment tous ses moyens ces derniers mois et de plus en plus de sportifs de la ville doivent bien se demander ce qu’est aujourd’hui ce « vieux machin ». « Je ne me représente pas pour deux raisons , souligne Gérard Credoz. La première est extérieure. La Ville se désengage, elle a effectué des coupes sombres dans nos moyens. Ne souhaite-t-elle pas simplement la disparition de l’OMS ? La seconde est interne. Il n’a pas toujours été facile de collaborer avec certains. L’équipe n’était pas suffisamment motivée. Je suis déçu par certaines attitudes et un manque de volonté. Depuis le départ forcé de notre secrétaire, après la baisse des moyens, c’était la galère… »
« Je lance un cri d’alarme »
Le président d’honneur du comité départemental de rugby n’a pas pour habitude de mâcher ses mots. Et pour marquer son départ, il a dépeint un tableau très réaliste de l’état catastrophique du sport mulhousien. « On ne peut pas dire qu’il se porte très bien… Si je compare avec les villes de la même importance, toutes ont des équipes de haut niveau, que ce soit en basket, en foot ou dans d’autres disciplines. On peut se demander pourquoi Mulhouse n’y arrive pas. Ceci doit tous nous interpeller. Il faut bien se rendre compte qu’il n’y a pas ici suffisamment de soutien. Je lance un cri d’alarme à destination de nos représentants politiques : il est grand temps de sauver le sport de haut niveau à Mulhouse ! Je suis aujourd’hui un peu triste, car le sport va mal. Il nécessite de plus en plus de moyens dans une économie de moins en moins florissante. L’avenir est donc très incertain ».« Nous sommes préoccupés »
« Le monde du sport traverse actuellement des difficultés , a reconnu Roland Chaprier, l’adjoint aux sports de la Ville. On doit faire face à des situations qui ne sont pas simples. Nous ne sommes pas vraiment en panique, mais nous sommes préoccupés face à ces difficultés. La pratique du sport évolue. Il ne faut pas tout voir en noir, ne pas s’arrêter à une vision de deux ans. Il y en a qui travaillent, mais nous sommes dans une période de profonde mutation. Il y a une grosse interrogation face aux difficultés du sport. Cela dépend-il vraiment de son accompagnement ? Nous injectons plus d’un million d’euros par an dans le sport, sans compter toutes les prestations en matière d’équipements et celles réalisées par un des services les plus importants. Il faut se poser les bonnes questions sur le dynamisme des structures, sur la capacité à développer une activité professionnelle, à accueillir des partenaires. Nous ne ferons pas l’économie d’une réelle réflexion. L’élite n’est parfois pas très loin, mais il faut toujours des garde-fous. »Francis Daverio, 72 ans, qui a retrouvé après l’élection un siège qu’il a déjà occupé de 2008 à 2014, aura un discours beaucoup plus politiquement correct que son prédécesseur. Il ne s’est ainsi « pas montré tout à fait d’accord avec le tableau assez morose dépeint par Gérard Credoz. Ce qui est sûr, c’est que l’OMS d’hier n’existera plus. Il s’agit d’inventer celui de demain avec les services de la Ville. Notre rôle premier est d’être au service des clubs ». Son programme, adopté par 60 voix (3 voix nulles et 7 abstentions), comporte trois points principaux : reprendre pied auprès des associations et augmenter sa visibilité ; créer un Office tel qu’il devra être après les modifications nationales ; s’ouvrir vers les Offices au sein des agglomérations. Pas sûr que cela fera fantasmer beaucoup de sportifs de la ville, ni que cela aidera le sport de haut niveau, aujourd’hui sinistré, à reprendre pied à Mulhouse.
Le nouveau comité : Francis Daverio (FCM foot, président), Jean-Claude Meyer (Mulhouse Water-Polo, secrétaire général), Mireille Riss (Mulhouse Water-Polo, trésorière), Danielle Albieth (ATA), Sylvie Antz (Espérance 1893 judo), Christiane Casabona (Espérance 1893 gym), Jean-Marc Ebmeyer (FCM hand), Mina Forestier (AS Azzurri), Vincent Frey (Club d’orientation), Jacques Galli (FCM foot), Stéphane Hengy (Elan Sportif), Nassima Kicher (Arts Martiaux Bourtzwiller 1912), Stéphane Lach (MTT), Albert Mayer (AS Cheminots), Gérard Mergy (EGMA), Alexis Perion (AS Antillais), Jacques Villard (Pétanque MDPA), Marianne Watzky (USM).
L'Alsace - 15 octobre 2016
