L’OMS à la croisée des chemins

Lors de l’assemblée générale de l’Office mulhousien des sports, jeudi dernier au Centre sportif régional, son président Gérard Crédoz n’a pas hésité à se montrer inquiet pour l’avenir même de la structure.

L’Office mulhousien des sports a-t-il encore un avenir ? La question mérite d’être posée après l’assemblée générale qui s’est tenue jeudi dernier au Centre sportif régional et qui a laissé le mouvement sportif mulhousien plutôt circonspect. Il est vrai que l’annonce d’une baisse de 25 % de la subvention municipale (lire encadré) a fait l’effet d’une véritable douche froide sur l’assemblée.

Gérard Crédoz, élu président en février 2014, avait appris la mauvaise nouvelle quelque 72 heures plus tôt. Toujours adepte d’un langage franc et direct, il n’a évidemment pas occulté que cette décision mettait véritablement en péril l’institution. « Lorsque j’ai été porté à la tête de l’OMS, le but était de redynamiser notre structure , a-t-il rappelé lundi soir. Il fallait renouveler nos statuts pour renouveler la structure, chose qui a été faite en février dernier. Cela a pris plus de temps que prévu, pour une bonne et simple raison : nous sommes une structure de bénévoles et le temps d’exécution n’est pas le même. Aujourd’hui, je suis persuadé que nous sommes sur la voie du renouveau, même si le chantier est difficile. »

L’OMS mène chaque année des actions traditionnelles, comme « Tout Mulhouse court », les « Vœux aux champions », les « soirées de l’OMS » ou les échanges avec Kassel, la ville jumelée. Elle a aussi enrichi son programme de formation destiné aux sportifs mulhousiens. « Là, les compétences sont réelles, même si cela manque de volontaires » , souligne Gérard Crédoz.

« Une certaine usure »

Pourtant, les insatisfactions restent nombreuses pour le président. « Il n’y a pas encore eu d’évolution positive dans notre mode de fonctionnement , souligne-t-il. Mais aujourd’hui, peut-on réellement développer de nouveaux projets ? Nous manquons de moyens humains, de réactivité aussi, et essuyons de nombreuses critiques. Franchement, cela fatigue et peut même blesser. Chez nous, il y a une certaine usure qui fragilise l’institution ».

« Besoin d’un vrai plan d’action »

Du coup, Gérard Crédoz n’a pas hésité à poser la question de l’avenir même de l’OMS. « Vu le changement de la société, avec des personnes devenues consommatrices de loisirs sportifs, quel est le rôle de l’OMS demain dans la cité ? C’est la question fondamentale à nous poser. Il faut évidemment s’adapter avec les moyens du bord. Il est urgent de revitaliser notre structure pour assurer sa continuité et sa légitimité. C’est l’affaire de tous, tant des clubs que de la collectivité. Nous avons besoin d’un plan de développement concret, d’un vrai plan d’action. Le bénévolat ne suffira plus à l’avenir, l’OMS devra se professionnaliser petit à petit au niveau des compétences. Mais n’oublions quand même pas, dans notre réflexion, le nerf de la guerre : cela reste le financement ». Sans rentrées financières plus importantes, nul plan d’action ne pourra réellement voir le jour...

L'Alsace du 30 juin 2015